Un film de votre vie entière, sans en manquer une miette, Imaginez quelle oeuvre magnifique ce serait.
En 2012, Google présentait son projet Google Glass, une paire de lunettes équipée d’une caméra, d'un micro, de mini-écrans et d'un accès à internet par Wi-fi ou Bluetooth.
Leur objectif principal était de plonger l’utilisateur dans la réalité augmentée, mais les premières applications consistaient à présenter les infos dont on disposait sur son smartphone directement devant les yeux. Aujourd’hui le projet existe encore, mais n’est plus orienté grand public, désormais c’est un outil professionnel dédié à la qualité.
A l’époque je m’étais intéressé à la caméra embarquée, elle permettait à l’utilisateur de filmer des séquences de travail ou de la vie de tous les jours. Je m’étais donc demandé si on pouvait digitaliser une vie entière et la stocker sur un support numérique de base de l’époque, évidemment la réponse était non.
En effet, si on tablait sur une qualité équivalente au DVD, l’espace nécessaire au stockage était d’environ 1Gb par heure. Comme avec un peu de chance un humain peut gambader sur terre environ 700.000h, 700Tb auraient été nécessaires pour l’immortaliser. C’est ce que l’on peut appeler du big data! Le disque grand public de plus grande capacité du moment étant de 1Tb, seuls 42 jours étaient numérisables.
Mais quand pourrait-on commencer notre sauvegarde? En se basant sur l’évolution passée de la capacité des disques durs, on pouvait compter sur un doublement de capacité tous les 2 ans, ce qui nous amenait en 2020 pour avoir 16Tb de stockage. Avec cela il était possible de parvenir à près de 2 ans d’enregistrement.
Donc c’est maintenant qu’on aurait pu commencer parce qu’on a assez d’espace avec un disque de cette taille pour débuter l’enregistrement et attendre le prochain doublement de capacité pour poursuivre ...indéfiniment.
Il y a une foule de possibilités d’exploitation qui auraient été possibles avec ce genre d’enregistrements, du simple re-visionnage de souvenirs à d’autres usages par exemple pédagogiques ou sociologiques. Malheureusement ou heureusement, les Google Glass n’ont pas été adoptées, au contraire les premiers utilisateurs qui les ont portées dans l’espace public ont été rejetés, et même appelés Glassholes.
Ce n’est peut-être que partie remise, le produit aura sans doute une deuxième chance quand il sera assez miniaturisé pour se faire passer pour de simples lunettes de vue.